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A tous les mycologues, mycophiles, curieux de la nature qui peu nombreux viendront à lire ces lignes,
Suite à un nombre important et varié de récoltes de Cordyceps parasites d’insectes, nous tenions à marquer ce rendez-vous en prenant position par rapport à la littérature disponible et aux avis qui circulent.
Quand je dis nous, il s’agit du récolteur, Gérard Girod, de Rémy Péan et Jean Pierre Dechaume chez qui circulaient les mouches porteuses, de Jean Mornand qui en a examiné un grand nombre, en signalant que Jean Paul Priou, Christian Lechat, Albert Péricouche et Jean Louis Cheype, en ont eu également entre les mains pour avis.
Bien sûr tout est discutable, au sens premier.
Pourtant…
Voici d’abord un petit récapitulatif des récoltes ( qui par ailleurs se poursuivent…) :
- Plus de 60 Cordyceps sphecocephala sur diptères ( plusieurs espèces de mouches )
- 3 récoltes sur mouches présentaient deux fructifications de Cordyceps
- 3 Cordyceps sphecocephala sur Hyménoptère ( guêpe )
- 6 Hymenostilbe muscaria sur diptères
- Au moins deux mouches présentaient à la fois l’anamorphe et le télémorphe
Et des biotopes :
Majoritairement mousse en milieu acide.
Champignon plus facile à trouver dans la mousse propre qui borde les ruisseaux, de nombreuses récoltes ont cependant été faites loin des zones humides ou inondables.
Lieux :
Cantal :
-Commune d’Alleuze ( plus de 60 exemplaires ),
Altitudes, de 750 à 900 mètres
-Commune de Clavières ( 1 exemplaire )
Altitude de 1300 mètres
-Commune des Ternes ( 2 exemplaires dont 1 anamorphe )
Altitude de 930 mètres
Haute Loire :
-Commune d’Auvers ( 2 exemplaires )
Altitude de 1400 mètres
Particularités :
La grande majorité des spécimens de Cordyceps récoltés présentaient une collerette, mais une quantité non négligeable n’en avait pas. Cette observation semble concerner autant les Cordyceps immatures, que les Cordyceps ayant atteint leur maturité. Certains exemplaires privés de collerette en ont reçu une quelques jours plus tard, chez l’examinateur.
Les dimensions variaient pour les espèces matures entre 2cm et 9,5cm, stipe et capitule compris.
Le capitule est généralement ovale, mais peut présenter une forme plus allongée et parfois irrégulière . La sécheresse relative de l’air entraîne la formation de rides ou sillons.
Discussion :
A la suite de ces récoltes, il nous semble possible d’avancer quelques éléments susceptibles d’éclairer ceux qui trouvent en petit nombre ces champignons sur insectes et qui s’interrogent.
- la taille des fructifications, longueur du pied et diamètre du capitule, ne nous semblent pas déterminants. De même, la présence de plusieurs Cordyceps, bien développés ou imparfaits, sur le même insecte ne paraît être due qu’à de meilleures conditions de croissance.
- la présence ou non de collerette semble due à un développement harmonieux complet, et ne serait pas un caractère pouvant donner lieu à création d’espèce.
- La forme du capitule dans sa variabilité n’indique rien de précis.
- Le fait de rencontrer des champignons en tous points semblables sur guêpes ( même s’ils sont moins nombreux ) et sur mouches, dans les mêmes milieux, mousse fraîche, dans la même période relativement restreinte, dans une région limitée à quelques vallées de 3 communes d’altitude du Cantal et de la Haute Loire, nous conduit à ne voir qu’une espèce représentée dans cette centaine d’exemplaires récoltés.
Conclusion :
Nous avons choisi de nommer nos champignons
Cordyceps sphecocephala.
Christian Lechat va dans les jours qui viennent en recevoir un certain nombre pour étude et mise en culture, de manière à obtenir si possible les anamorphes.
Si cela réussit, nous nous en remettons à son jugement pour des affirmations qui seront
alors étayées plus scientifiquement.
Merci à tous ceux qui nous ont suivi à la recherche de ce petit bout de vérité.
Gérard, Rémy et Jean Pierre
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