Bonjour,
Sur une souche de chêne vert brûlé. Sur le plateau de Ganagobie (04), 600m d'altitude, dimanche dernier.
La deuxième photo est un gros plan sur la surface inférieure du champignon. Les dimensions ne sont pas énormes : la souche fait 40 cm de diamètre et la partie de la deuxième photo fait 4 cm de large et 2 de profondeur...
Merci de votre aide

Bonsoir,
Un Stereum sp. visiblement.

Bonjour
Bonjour Sideris, bonjour à tous.
Votre photographie est très intéressante car elle présente un biotope particulier et en voie de disparition, nommé couramment par les mycophiles : « place à feu ».
Un feu de bois a été probablement mis en place au dessus des souches, de chêne vert selon vos informations, afin de se débarrasser des branchages ou de dévitaliser l’arbre.
Ce faisant la végétation en place a été détruite.
Votre charbonnière doit être relativement récente car colonisée par une muscinée, Funaria hygrometrica, très probablement.
Les champignons ont également entrepris une revitalisation des cendres car les deux petits sporophores bruns que nous apercevons sont probablement des Tephrocybes.
Dans ma région les souches, consumées ou pas, de chêne vert, ou le bois mort au sol de cette essence sont systématiquement colonisées par Stereum hirsutum. Tremella aurantia ne tarde pas en général à l’accompagner.
Les phanérogames tendent à se réinstaller et les rosettes présentes sont probablement celles de Cardamine hirsuta.
Le peuplement de votre charbonnière va continuer son évolution et d’autres champignons devraient faire leur apparition. Notamment de petits disques, de 2 à 30 mm de diamètre qui seront des apothécies d’ascomycètes.
Il serait amusant de suivre cette évolution sur deux ou trois ans. Attention la détermination des pézizes, au sens ancien du terme, est délicate et le recours au microscope indispensable. Si vous étiez tenté par l’aventure il faudrait que vous contactiez un mycophile de votre région utilisant cet instrument.
Bonne fin de journée.

Bonsoir,
Merci pour ces réponses intéressantes. D'après le livre de Pierre Roux, il semble bien que nous ayons affaire avec Stereum. J'ai noté que la face inférieure est orange vif et entièrement lisse comme j'ai pu le constater. Je constate que je n'ai pas été prolixe pour décrire mon sujet... je suis assez néophyte et je dois m'améliorer.. promis.
Sur le plateau de Ganagobie qui se situe au-dessus de la Durance, entre Sisteron et Manosque (04), il y a en effet beaucoup de chênes verts (yeuse). Les moines qui occupent l'abbaye et gèrent la forêt, le font à leur manière « responsable ». Ils ménagent des placettes, des clairières, et éclaircissent périodiquement afin d'éviter de se retrouver avec des taillis. Le bois des troncs leur sert pour le chauffage. J'ai vu il y a 2 ou 3 ans ces travaux que les moines sous-traitent à une entreprise, évidemment. Ils taillent les arbres et brûlent sur place les branches et manifestement, ils le font sur une souche qu'ils veulent neutraliser. Ainsi, on trouve dans la forêt pas mal de ronds comme celui que j'ai photographié. C'est très joli : un cercle de quelques mètres de diamètre où pousse de la mousse, et au centre un bloc noir charbon avec des champignons... Donc, fort de ce que j'ai appris aujourd'hui, je vais surveiller l'évolution de ces biotopes que j'avais déjà repérés mais qui m'intriguent davantage maintenant. Ces places brûlées remplacent ici les « places à feu » que créaient les charbonniers autrefois lorsqu'ils fabriquaient leur charbon de bois (on en voit des traces dans les forêts de Provence, mais beaucoup ont très évolué et sont donc moins caractéristiques).
Je fréquente des mycologues à qui je ne manquerai pas de parler de cela. En cas d'info supplémentaires, je vous en ferai part avec plaisir.
Cordialement