Omphale = ombiliqué… en forme de nombril.
Ça y est, je comprends pourquoi je les aime, et pourquoi je vous en parle ici…
Je tourne autour de moi.
Eh oui, j’aime les omphales, en général, élégantes, fragiles, colorées, de tous les milieux.
Courageuses dans les arènes, supportant l’eau étouffante des sphaignes, réactives comme peu d’espèces, prêtes à nous réjouir dès que quelques gouttes de pluie tombent, sachant très bien notre impatience de ciel couvert.
C’est vrai, celle d’aujourd’hui, après plus de 3 semaines sans eau, a cru dans une tourbière, 2 exemplaires seulement, en haut d’un mamelon maintenu humide par capillarité.
Elle est liée à un lichen, Botrydinia vulgaris. Mais si quelquefois elle croît sur des souches moussues où le lichen est bien visible, cette fois mes merveilles n’étaient fixées que sur leurs brins de sphaignes, fermement. Je n’ai pas pu voir l’association habituelle.
Cela lui a valu de s’appeler Lichenomphalia umbellifera.
On la connaît sous d’autres noms, Omphalina ericetorum, ou Phytoconis ericetorum, mais apparemment, maintenant c’est Gerronema ericetorum qui prévaut.
Gerronema signifie « rappelant un travail d’osier », et ericetorum « des bruyères »
L’Omphale des bruyères affiche sa singularité.
Nos anciens se sont bien amusés, nos contemporains peut-être ont perdu un peu de cette culture légère.


Dans ma tourbière, nous avons déjà rencontré la sombre Omphalina oniscus, également printanière, mais pas encore Omphalina sphagnicola, qui est peut-être estivale, à voir la récolte de A Brissard en Limousin.

Nos « milieux humides », comme dit l’Ecologie officielle sont merveilleux, quand il fait trop chaud. Vous n’y rencontrerez personne. Dans mes bottes, les pieds au frais, en faisant attention aux trous prêts à me retenir… j’y retournerai en pensant à vous.
jean pierre