Pour copier Rémy et Alexandre, sur les bords de l'Authion ou du Couesnon,
quand les gros champignons paressent, par manque de pluie,
comme les vaches dans nos pâtures à fond humide vont manger les joncs et les carex,
nous sommes allés jeudi nous agenouiller sur les touradons...
Une demi-heure pas plus, assez pour être exaucés.

Les bases des vieux carex présentaient de petites coupes grises non encore déterminées, les joncs en avaient d'autres, à coeur jaune pâle. Un jour peut-être on saura...
Mais les joncs nous ont permis de trouver deux espèces non encore vues dans l'Autunois-Morvan, et de les nommer.

Stictis elongatispora, qui normalement colonise plutôt les carex.

Là, il était sur jonc, petits cratères éparpillés, à gelée jaune pâle au fond, et à lèvres blanches, peu déchirées. Ç'aurait dû être Stictis elevata, mais les spores étonnantes, nous amènent à elongatispora. Elles sont torsadées, enroulées en ressorts, avant probablement d'être libérées par la force emmagasinée... Je plaisante, qu'en pense notre professeur de physique?
Je n'en sais rien, mais chez les myxomycètes, les trichia par exemple, le capillitium en se
détendant brutalement à la rupture du péridium permet d'expulser les spores plus loin.


Autre surprise,
Sclerotinia curreyana, deux petits exemplaires opposés, explosant la gaine du jonc, sur slérote noir strié, caché, repoussant la moëlle.
Un seul sclérote peut produire 5 - 6 coupes pédicellées, et celui-ci en préparait 3 autres.
Nous l'aurons empêché de vivre sa vie, mais il a notre gratitude pour nous avoir permis cette découverte essentielle... pour un mycologue.


D'autres nous attendent, et vous attendent aussi.
jean pierre