Le Morvan, terre de rien, terre humaine,
toujours habité, toujours pauvre. Nature d'aucun excès, résistante, portée par le granit.
Même quand les engins imbéciles déchirent, labourent les pentes des châtaigneraies, livrant les quelques centimètres de fertilité aux orages, même alors la nature se reprend, la vie ne fuit jamais. Les canches, les digitales, les genêts, et puis nous les mycologues... pas de phénomène cévenol, pas de Montenegro, même si le Morvan est une montagne noire depuis toujours.
Les collines cultivées jusqu'en haut en 1900, ont été reprises par la forêt, ne laissant que peu de pâtures moussues, ici et là, enclavées, condamnées par leur pauvreté à être enrésinées.
Il en reste tout près de chez moi, juste pour mon bonheur, juste pour mon avenir à moi, quelques années.
C'est bien pour la vieillesse, les prés, 2-300m de marche et tout est là.
En bordure de haie, 2 exemplaires de Entoloma lampropus, ( à stipe brillant ), bicolore au pied d'acier, jamais nombreux, et pas très fidèles.
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Beaucoup plus abondants, plus grands, unicolores, reprenant le chapeau du précédent, sans bleu mais leur voisin en aura,
Entoloma jubatum ( crêté, à crinière )
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Et puis en croyant encore voir E jubatum, surprise, le pied est délicatement violacé, et leurs lames plus gaies, lumineuses, Entoloma griseocyaneum ( bleu et gris )
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Voilà ensuite les bleus, les noirs,
A lames blanches dans leur jeunesse, à arête concolore aux lames, avec le chapeau presque noir, Entoloma corvinum, en grand nombre, mais discret dans le serpolet...
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Du même chapeau apparent, peut-être plus vite décoloré, tout est difficile à interpréter, aux lames délicatement bordées de brunâtre, ponctuées, Entoloma chalybaeum ( couleur d'acier ),
l'un des plus courants.
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Maintenant, le plus évident, si l'on veut, Entoloma serrulatum ( lames...à arête de scie), bordées de bleu sombre, joli contraste bien visible.
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Si tous les bleus ont du rose, dans leurs spores, donc dans leurs lames à maturité, j'ai aussi un petit coin où pousse en petit nombre un tout rose, Entoloma queletii. Et cette année, j'en ai eu suffisamment pour le photographier et le montrer dans une expo. Rose et à méchules plus visibles quand il ne pleut pas, à pied également fibrilleux.
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Il y en a d'autres, et j'en ai d'autres, dont celui que j'ajoute, qui échappe à ma compétence, tout aussi joli,
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et puis plein de bruns, plus ou moins tristes, qui seront pour les années à venir...
En attendant les Hygrocybes rouges qui pointent, les Geoglosses et Microglosses moins spectaculaires, le travail ne manque pas... ni le plaisir.
jean pierre
J'ai eu de la chance vendredi dernier d'avoir récolté pour notre expo annuel, le très joli E. euchcroum et la très belle Lepiota ignipes. Malheureusement, je n'avais pas mon appareil photo sur moi et le lendemain, E.e avait un peu séché ! je rage... Quoiqu'il en soit, le public s'interesse beucoup plus aux espèces énormes et comestibles...