Entoloma bloxamii
Entoloma madidum, avant que cet entolome ne soit renommé pour rendre hommage à Andrew Bloxam, clergyman naturaliste anglais...
équivalent de nos abbés naturalistes du XIXeme siècle, L J Grelet, H Bourdot, Grognot, Flageolet... et actuellement Jean Bozonnet, le dernier peut-être de la lignée.

Madidum veut dire mouillé, et ceux que je viens de trouver répondent bien à ce qualificatif.
En cherchant à la limite du calcaire, sur des pentes, prairies naturelles, herbage riche de plantes variées et de mousses, en re-cherchant Hygrocybe punicea, le gros rouge ponceau, que j'avais découvert là en abondance en novembre 2010, dans le vert du pré, je découvre deux petits cônes violacés, à peine émergeant.

Les "ponceaux" reviendront, et j'espère cet entolome rare aussi.
Les images des livres montrent ce bloxamii grand et fort en couleur... Ici, c'est moins net, le violacé est indéfinissable, veiné radialement de brun. Mais ces individus dégagent une impression de force, bien loin des frêles entolomes bleus que l'on voit partout, chez nous.

Les lames sont blanches au départ, ne pas s'y fier, elles rosiront en 2-3 jours.

La détermination micro est claire, pour ce qui est des spores, presque rondes, à angles peu marqués, semblables à celles de Entoloma prunuloides, qui se trouvait également dans ce pré, nombreux, et que j'aurais bien appelé Entoloma inopiliforme, tant je reconnaissais mal prunuloides dans son aspect conique fibrilleux. Inopiliforme et prunuloides seraient synonymisés.

Je suis revenu 3 jours plus tard, fouiller la station... on pense toujours qu'on n'a pas tout vu... j'en ai revu 6 ex. La station ne se perdra pas, pour peu que le fermier oublie d'engraisser chimiquement son pré.
Ce qui est heureusement souvent le cas chez nous : élevage extensif, prairies pauvres acceptées sur les pentes, prairies riches paresseuses dans les fonds de vallées.
La mauvaise terre est le paradis des jolies espèces, et le nôtre.

Mais la rareté relative qui fait mon bonheur est difficile à partager avec ceux qui trouvent ce champignon plus facilement, comme les amis de Franche Comté qui le signalent dans tous leurs départements.
Il n'empêche, on est heureux de découvrir en vrai ce qu'on n'a vu que dans les livres.
Bonnes recherches et belles trouvailles.

Si les gros champignons commencent à manquer, novembre est un mois à myxomycetes, n'oubliez pas.
jean pierre

Merci Jean-Pierre
Belle étude, beau texte, belles photos comme d'hab. dirais-je

Amicalement

André

Très prenant, fort intéressant et on ne se lasse pas de tes textes et de tes photographies, Jean-Pierre.
Tout simplement...merci !

Bonne soirée à tous


Valérie