Bonjour,
Les années se suivent et ne se ressemblent pas.
En particulier cette année 2012 est particulièrement pauvre en champignons de printemps. Il est vrai que nous avons attendu la pluie longtemps, mais elle est finalement venue, abondante, et la douceur aussi est venue, mais pas les champignons.
Souvenons nous que cette période humide et assez douce a été précédée d'une période de grand froid, qui a duré, qui a gelé durement et profondément les sols.

Alors j'ai envie de poser cette question simple :
cette période de froid a-t-elle pu détruire les mycellium, interdisant ainsi tout espoir de fructification actuellement, et pour combien de temps ?

Merci pour votre éclairage.
Michel

Bonsoir Michel,
Ta question est très intéressante et je suis étonné de n'avoir trouvé aucune étude sur la question et sur l' influence du climat en général. Ceci dit, je ne pense pas que le gel, même prolongé ait une grosse influence. Si le mycélium était détruit, il faudrait certainement plusieurs années pour qu'il se régénère. Le mycélium semble très résistant; on cite un mycélium d'armillaire dans l' Orégon qui aurait 2400 ans et couvrirait une centaine d'hectares. Si la période actuelle est très pauvre en champignons, ce n'a pas été le cas du début de printemps et il me semble que les régions de l'est et d'altitude ( les plus froides ) ont été bien pourvues en morilles. Je me demande si le déficit actuel n'est pas du aux basses températures ( surtout nocturnes ) et à un excès d'humidité. J' ai toujours été déçu du peu de champignon sur des sols détrempés. Toutes ces considérations ne sont que suppositions et comme toi, j' aimerai bien voir des études sur ces questions.

Merci J.Pierre pour cet essai de réponse et pour ces informations.
Michel

Personnellement, dans mon petit secteur, je ne vois pas que ce soit une année pauvre.
Même si certaines espèces sont absentes, je découvre des champignons que je n'avais jamais vus, là où je passe plusieurs fois par semaine.
J'ai récolté plusieurs espèces d'helvelles inconnues, des Scuttellinia nouveaux,
Les girolles sont abondantes, comme les cèpes d'été.
Les premiers gyroporus cyanescens, 10 ex, en 3 stations en 2 jours, pointent sur les talus.

Cette année, les feuilles mortes se sont moins décomposées que d'habitude, à cause d'une fin d'hiver sans pluie ( mars surtout ). Les Cantharellus aiment bien ce milieu qui garde la fraicheur.
Avec les collègues, nous évitons les bois argilocalcaires, et surtout calcaires, qui sont bien souvent décevants en cette saison, sans que l'on sache pourquoi.
Ça finira par pousser là aussi.
Belles sorties
jean pierre

Bonjour à vous,
Chez nous, en Maine et Loire, malgré des pluies exceptionnelles, les poussées dans les bois sont peu importantes.
Je pense que les températures basses la nuit y sont pour quelque chose.
Mais pourquoi avons nous trouvé des Bolets (erythropus ou pinophyllus) à Saint flour en mai alors que les nuits sont plus froides qu'en Anjou ?
Le mycelium cantalien est plus habitué au froid que l'angevin !!!
En prairie ou milieu ouvert nous trouvons cependant des agarics et, sous les peupliers proches de ma maison, des centaines d'Amanita simulans mais depuis 2 jours seulement.
Attendons la semaine prochaine pour les bois.
Même absence de champignons dans le Morbihan hormis Pleurotus eryngii dans la dune.
A bientôt.
Rémy

Bonjour,
Roger Heim,"Champignons d' Europe",édit. N.Boubée et Cie",Paris VI ième,1969,p. 35 et ss,traite de l' influence du climat sur la poussée des champignons.
Henri Romagnesi,"Nouvel Atlas des champignons",édit. Bordas,p.28 et ss, traite également de ce sujet.
Georges Becker est également cité par ces deux auteurs, comme une référence sur le sujet.
Cordialement.

Pierre.

Merci Pierre pour ces pistes,
Je ne dispose pas des ouvrages de H.Romagnesi ni de G.Becker sur le sujet, mais j'ai lu ce que dit R.Heim dans "Champignons d'Europe" et j'ai relevé cette pharse :
"Une humidification excessive du sol ou du support limite ou détruit le pouvoir germinatif ou fructifère du champignon".
Si on ajoute les fraicheurs nocturnes que l'on a connues cette année, ce pourrait bien être l'explication, et ça conforte les observations de J.Pierre (cf. plus haut).

Bonnes récoltes à vous tous malgré tout.
Michel