Bonsoir,
Sur un terre-plein entre deux voies, dans la pelouse ombragée de tilleuls et marronniers
Chapeau : diamètre 9 cm à 14 cm, hémisphérique au début, puis convexe et pulviné. Surface mate à soyeuse comme de la peau de daim, beige claire à gris brun, teinté de pourpre par endroit, jaunâtre ou rougeâtre au niveau des crevasses ou blessures. Marge aigue débordante jeune, puis épaisse, Jaune de Naples puis concolore.
La cuticule réagie à l’iode et se colore de bleu presque noir, elle devient jaune orangée à l’acide sulfurique
La chaire dans le chapeau, réagi au bleu/violet à l’iode. A la coupe elle rougie et devient rapidement faiblement bleuissant puis jaune.
Pore vert olivâtre très jeun, puis rouge, jaune olive par place avec l’âge. Tube long de 8 à 15 mm, jaune olive à la coupe puis bleuissant. Chaire jaune sous les tubes
Pied : 9 cm à 10 cm de L, 2 à 6 cm de l ; plus ou moins cylindrique clavé à ventru, base atténuée (radicant) pourvue d’un mycélium blanc jaunâtre, plein, surface ornée sur toute sa longueur d’un réseau (parfois étiré sur les 2/3 en bas du pied) pourpre sur fond jaunâtre au sommet, vineux vers le bas ; chair fibreuse jaune souffre, pourpre à la base, faiblement bleuissant

Sporée : brun tabac. Spore elliptique, lisse jaunâtre avec quelques gutulles 12 à 16 µ
Baside clavée 35 µ, tétrasporique
Cheilo et pleurocystide rare, fusiforme, appendiculé
Caulocystide lancéolée (fer de lance) ou en forme de baside à deux stérigmates

Bonjour Louis Michel,
En procédent par élimination et en faisant un peu abstraction de la couleur du chapeau, on arrive sur luridus.
C'est un champignon très variable de couleur.
Si quelqu'un à une autre idée, je suis preneur, mais chair bleuissante, pores rouges à un moment, stipe réticulé ne donnent qu'une dizaine de possibilités et hormis luridus, rien ne va bien.
Merci pour ta description hypercomplète qui évite des fausses pistes.
Bonne journée
Rémy

Bonjour Louis Michel et Rémy,
Pourquoi pas, bien que le stipe me parait anormalement obèse.
Louis Michel, pourrais-tu compléter le diagnostic en cherchant la fameuse "ligne de Bataille" , ligne rouge qui apparait de façon nette (mais éphémère) à la jonction des tubes et de la chair lorsqu'on fait une coupe dans le chapeau ?

Michel

D'accord Michel
Mais tu sais Michel, c'est comme chez les humains, il y a des maigres et des obèses. C'est vrai, pas très habituel.
Et si quelqu'un peut nous dire un petit mot de Bataille, grand mycologue, connu notamment pour sa ligne.
Merci.
Rémy

bonjour Rémy,
les B. luridus, ils ne viennent pas du mont Cenis, il ne sentent pas le génépy ceux là ?
Pour Bataille très intéressant article sur le bulletin SMF n° 100/2
en deux mots :
Frédéric Bataille (1850-1946)
né le 17 juillet 1850 à Mandeure (Doubs)
enseignant, professeur au Lycée de Vanves entre à la SMF en 1899 il en sera plus tard le Président.
il a rédigé plus de quarante articles pour le bulletin SMF et dans le bulletin de la Société d'histoire Naturelle du Doubs.
il publie en collaboration avec Quélet en 1902 une monographie sur les amanites et les Lépiotes.
en 1903 une monographie des tricholomes blancs .
en 1928 il quitte la région parisienne pour sa région natale à Besançon.
à partir de 1925 il s'interesse plus particulièrement aux réactions chimiques sur les champignons(cuticule du chapeau, cortex du stipe ou chair). le fruit de ses recherches sera publié en 1948 deux ans après sa mort dans le supplément au tome LXIII, 1947, du bulletin de la SMF sous le titre de "réactions macrochimiques chez les champignons".
amitiés

F. Maggi

Bonjour Rémy, Michel et potage
Je cherche la ligne de bataille ! Mais la bataille n’a pas eu lieu : invisible
Le luridus me paraît moins massif et plus élancé. Pour moi je cherche dans les purpureus qui sont plus massif : le pied rouge dans sa base à la coupe et du mycélium. Microscopie : la différence sur la cuticule et l’hyménium n’est pas évidente. Souvent le pied fait la détermination par ces caulocystides (photo), Je pense splendidus sous feuillus, sous conifères il est rouge (champignons suisse). Mais les purpureus sont nombreux et difficile de trouvé des descriptions. A étudié !

Bonsoir,
Pas de nouvelle idée et si la Bataille n'a pas eu lieu, pourquoi pas une autre solution mais laquelle ?
Et si on parle de splendidus, pour information :
Boletus splendidus n'existe plus d'après le référentiel de Régis.
Boletus splendidus ss. auct. p.p. max. est devenu Boletus legaliae et
Boletus splendidus ssp. moseri Singer & Kuthan est devenu Boletus rubrosanguineus Cheype ?
Pour Marcel Bon, Boletus splendidus Martin est synonyme de Boletus rhodopurpureus et devrait être prioritaire, mais je ne pense pas que l'on puisse déterminer ton champignon comme rhodopurpureus Smotlacha 1952 notamment parce que le bleuissement de rhodopurpureus est intense. Nous en avons trouvé de toute beauté hier avec Alexandre.
On en reparle.
Je regarde de plus près pour trouver une autre solution que luridus mais ce ne pourra pas être ce splendidus qui a été supprimé par Régis et à ma connaissance par les auteurs récents.
Bien difficile ces bolets qui viennent nous défier en ville comme si nous n'avions pas assez des campagnards pour nous poser problème.
Bonne soirée.
Rémy
Un petit bonjour en passant à Francis Maggi qui connait bien luridus et des exemplaires parfois un peu bizarres à 2000 m d'altitude, comme au Mont Cenis et merci pour les infos sur Bataille.

Bonjour Rémy
En référence microscopie, ce que je possède de plus précis est les champignons de suisse.
Qui donne la nomination beletus splendidus, avec synonyme Le-Galiae, purpureus de Romagn, satanoide Smoti.p.p. Je reprends legaliae sur Courtcuisse ou Bon, la description correspond assez bien. Maintenant pour ce qui est de rhodopurpureus et rubrosanguineus ; je ne vois pas
d’éléments comparatifs déterminants ainsi que purpureus de A Marchand
Cordialement

Et pourquoi pas Boletus poikilochromus Pöder, Cetto & Zuccherelli ?
Espèce méditerraneéne difficile à classer évoquant un B. pulverulentus réticulé (selon Courtecuisse).