Remy a écrit:
Qui sait que Phaeollus schweinitzii est dû à Monsieur Schweinitz et pourquoi parfois deux i à la suite du créateur et parfois un seul.
En français, la fonction d'un nom dans une phrase est indiquée
- soit par sa place dans l'ordre des mots
exemple:
le chat mange la souris ‡ la souris mange le chat- soit par une préposition
exemple:
Le chapeau de Pierre
La bosse du chapeauEn latin, ces fonctions sont indiquées par différentes formes que prennent les noms, pronoms et adjectifs. Chaque forme a une terminaison caractéristique (la désinence) que l'on ajoute au radical (partie qui ne change pas). On appelle ces formes des cas. Il y a 6 cas en latin.
Nominatif, cas du sujet et de l'attribut du sujet
Vocatif: cas de l'apostrophe
Accusatif: cas du complément d'objet direct (COD)
Génitif: cas du complément de nom
Datif: Cas du complément d'objet indirect (COI) et du complément d'objet second (COS)
Ablatif: cas des compléments circonstanciels.
Pour la formation d'un nom d'espèce à partir d'un patronyme, comme, par exemple, la Phaeolle de Schweinitz, la difficulté n'est pas très grande. En effet le nom du patronyme, complément de nom, prend la désinence du génitif. Et comme, chez les humains, il n'y a, jusqu'à présent, que deux genres, la désinence sera celle soit du masculin soit du féminin singulier. Ne parlons pas, pour le moment, du cas où l'on voudrait honorer les frères Grimm ou les soeurs Bronte, ni de la possibilité de donner à l'espèce une forme adjectivale (épithète).
Donc il suffit de connaître les désinences du génitif masculin (la plupart du temps) et féminin (cela deviendra, je l'espère, de plus en plus nécessaire) singuliers des noms de famille (à différencier des prénoms qui se déclinaient différemment).
Pratiquement tous les noms de famille latins se terminaient en
-ius pour un homme et en
-ia pour une femme. Au génitif, on a donc les terminaisons
-ii pour un homme et
-iae pour une femme.
Cela pourra donner, par exemple, si Valérie devient une grande mycologue
"Amanita valeriae" .
Au masculin il y a un piège. En effet, sachant que le masculin se décline comme dominus-domini, on peut être tenté de proposer "Phaeolus schweinitzi" C'est oublier de latiniser au préalable le nom propre. Schweinitz devient Schweinitzius et, au génitif,
schweinitzii, avec deux i. La forme schweinitzi est fautive selon les règles de la nomenclature.
Ceci est vrai pour les noms se terminant par une consonne. Pour ceux qui se terminent par une voyelle, c'est un peu plus compliqué. En effet, un nom masculin se terminant par
"a" pourra prendre la désinence
"e" ou
"i"par exemple
Kapra pourra donner
Kaprae ou
Kaprai. Mais cétacé pour aujourd'hui.
Dech a écrit:
Connais-tu le Précis de myconymie de P Escallon?
que j'utilise et cite quelquefois sur le forum.
Non, je ne connais pas ce précis, mais j'ai trouvé sur Internet un site ou les règles d'utilisation du latin dans la nomenclature bactérienne, qui s'appliquent aussi à la mycologie, sont expliquées en détail.
http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/sys ... exeun.htmlAvant de vous souhaiter une bonne nuit et une bonne journée pour demain, une petite devinette: pourquoi le nom latin de l'Amanite des Césars est-il Amanita caesarea et non pas A. caesarii? Il y a plusieurs raisons.
Jean-Claude