Fomitopsis officinalis(Villars) Bondartsev & Singer (1941) |
Polypore du mélèze, Polypore officinal |
Basidiomycota / Agaricomycetes / Polyporales / Fomitopsidaceae
Boletus laricis Jacquin (1778), Miscellanea austriaca, 1, p. 172, tab. 20-21
Agaricus laricis (Jacquin) Lamarck (1783), Encyclopédie méthodique, Botanique, 1, p. 50
Boletus officinalis Villars (1789), Histoire des plantes de Dauphiné, 3(2), p. 1041 (Basionyme) Sanctionnement : Fries (1821)
Boletus purgans J.F. Gmelin (1792), Systema naturae, Edn 13, 2, p. 1436
Agaricus purgans (J.F. Gmelin) Paulet (1808) [1793], Traité des champignons, 2, p. 101, tab. 15, fig. 1-3
Polyporus officinalis (Villars) Fries (1821), Systema mycologicum, 1, p. 365
Polyporus laricis (Jacquin) Delle Chiaje (1824), lconografia ed uso delle piante medicinali, tab. 66, fig. 3
Boletus agaricum Pollini (1824), Flora veronensis quam in prodomum florae italiae septentrionalis, 3, p. 613
Piptoporus officinalis (Villars) P. Karsten (1882), Bidrag till kännedom af Finlands natur och folk, 37, p. 45
Cladomeris officinalis (Villars) Quélet (1886), Enchiridion fungorum in Europa media et praesertim in Gallia vigentium, p. 168 ('cinalis')
Leptoporus officinalis (Villars) Quélet (1888), Flore mycologique de la France et des pays limitrophes, p. 387
Ungulina officinalis (Villars) Patouillard (1900), Essai taxonomique sur les familles et les genres des Hyménomycètes, p. 103
Fomes laricis (Jacquin) Murrill (1903), Bulletin of the Torrey botanical Club, 30(4), p. 230
Fomes albogriseus Peck (1903), Bulletin of the Torrey botanical Club, 30(2), p. 97
Fomes officinalis (Villars) Bresadola (1914), in J. Neuman, Wisconsin geological and natural history survey, bulletin 33, scientific series n° 10, p. 85
Fomes fuscatus Lázaro Ibiza (1916), Revista de la real Academia de ciencias exactas, fiscicas y naturales de Madrid, 14, p. 666
Placodes officinalis (Villars) Ricken (1918), Vademecum für pilzfreunde, Edn 1, p. 226
Fomitopsis officinalis (Villars) Bondartsev & Singer (1941), Annales mycologici, edii in notitiam scientiae mycologicae universalis, 39(1), p. 55 (nom actuel)
Laricifomes officinalis (Villars) Kotlaba & Pouzar (1957), Ceská mykologie, 11(3), p. 158
Agaricum officinale(Villars) Donk (1971), Proceedings of the koninklijke nederlandse Akademie Van Wetenschappen, section C, biological and medical sciences, 74(1), p. 26
Trame épaisse de 4 à 6 cm, molle, spongieuse, puis indurée, légère à sec, lâche, friable, concolore aux tubes. Saveur amère. Odeur de farine sur le frais, d'huile d'amande douce en herbier.
Elliptiques, lisses, hyalines, guttulées, 5-6,25 x (3)-3,5-3,75 µm, apicule gros et obtus, I-. Basides 12-15 x 5-6,75 µm, jaunes. Pas de cystides. Trimitique : (1)- Hyphes génératrices à paroi mince 1,5-3 µm de largeur, cloisonnées et à boucles ansiformes. (2)- Hyphes squelettiques à paroi épaisse, larges de 2-4 µm, sans cloisons et non ramifiées. (3)- Hyphes de la trame cassantes, parallèles, à parois minces enrobée d'une substance amorphe, cristallisée blanche, 1,75-5-(8) µm. Boucles présentes, mais rares.
Farine
Sur troncs vivants ou mort, debout ou couchés de Larix, mais également sur d'autres conifères, en régions alpestres.
Rare. Tout au long de l'année.
Sans intérêt
CD 91 ; FE 10 ; Marchand 295 ; Cetto 1 p. 561 ; Jülich 2 p. 372 ; FMDS fasc. 54 p. 13 ; BK 2 401 ; BG p. n° 920
Remarques :Longtemps utilisé dans l'apothicairerie populaire pour confectionner des médecines amères à base d'herbes en raison de ses propriétés laxatives et son action freinant la sudation.
Ce parasite de blessure peut vivre de 60 à 70 ans et atteindre le poids de 10 kg. Pourriture peu active, cubique et brune.
Le polypore officinal ou polypore du mélèze a également connu ses lettres de noblesse dans diverses contrées. D'après DONK (1974), ce polypore doit s'appeler Agaricum officinale mais il est connu sous bien d'autres noms qui sont des synonymes tels que Polyporus officinalis, Fomes laricis, F. officinalis, Boletus purgans, Fomitopsis officinalis, Laricifomes officinalis. C'est encore l'Agaric femelle ou l'Agarikon de DIOSCORIDE, l 'Agaricum de PLINE, nom qui d'après HARDUIN aurait persisté dans les montagnes du Dauphiné (BULLER, op. cit.).
A l'instigation des Arabes, les médecins considérèrent longtemps l'Agaric officinal uniquement comme un cholagogue et un phlegmagogue propre à chasser les humeurs peccantes et surabondantes, à combattre, suivant l'expression de Thibault LESPLEIGNEY, « pluralité de maladie congrégée en l'humaine peau ». Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que furent reconnues ses propriétés antisudorales (LECLERC, 1966, p. 93).
Le bolet du mélèze (Agaricum officinale) est mentionné à plusieurs reprises dans le Vienna Codex, manuscrit médical de l'an 512.
DIOSCORIDE dans De medica recommandait l' Agarikon pour traiter les fractures, la dysenterie, l'épilepsie, comme antidote des poisons, pour soulager des morsures de serpents, etc. (NICOT, 1971). Selon HARTWELL (op. cit.), le polypore officinal est mentionné dans divers Antidotarium du IXe et Xe siècle comme remède contre divers cancers. GALIEN en fait mention. On le retrouve dans la Farmacopea bergamosca qui date de 1580. L'agaric officinal entrait dans la composition de diverses antiques formules telles la teinture d'aloès composé ou Élixir de longue vie qui comporte 2,5 g par litre de poudre d'agaric et qui est un purgatif efficace. Ses vertus laxatives furent évoquées par le mycologue anglais PERSOON en 1801, qui le nomma Boletus purgans.
D'après CORDIER (op. cit.), les paysans suisses s'en servaient pour purger les vaches et les habitants du Piémont prenaient un petit morceau de ce polypore, avec addition d'un peu de poivre, quand ils avaient avalé quelque sangsue dont les eaux de leur pays abondent. Les habitants de Balen (Belgique) l'employaient réduit en poudre pour guérir les pustules et les furoncles de leur bétail.
L'agaric officinal a figuré dans bon nombre de Codex pharmaceutiques jusque vers les années 1950.
L'agaric officinal était surtout récolté dans les forêts de mélèze de Russie, puis exporté vers Hambourg (EMMONS, 1961) d'où il était distribué en Europe et aux États-Unis. Ses propriétés anti-sudorales ont été mises à profit au XVIIIe siècle pour lutter contre les sueurs nocturnes des phtisiques et tout récemment dans la préparation d'un désodorisant réputé naturel.
Les carpophores pelés et séchés sont encore employés par les Aïnous de Hokkaïdô comme antihydrotique pour soigner les douleurs d'estomac (MITSUHASHI, 1976).
L'agaric officinal se développe principalement sur les troncs de mélèze, mais il connu également sur Pinus, Abies, Cedrus. On le rencontre dans les forêts alpines, les montagnes de l'Europe méridionales et du Proche-Orient, les forêts sibériennes, et vraisemblablement aussi au Japon et en Amérique du Nord. Selon RYVARDEN (1976), l'espèce n'existerait pas en Fennoscandie. Du temps de DIOSCORIDE, l'agaric officinal croissait en Sarmatie, une ancienne région de Russie (BULLER, op. cit.).
L'agaric officinal semble rare dans ses stations et MARCHAND (1975, p. 262) raconte qu'il y a un demi-siècle, les carpophores se montraient de si bonne vente dans les officines, que les montagnards tenaient secrètes les stations et que les arbres porteurs étaient très surveillés !
Aujourd'hui, l'usage des polypores est tombé en désuétude presque partout ; tout au plus HEIM (1969) signale encore son utilisation en Russie septentrionale et YOKOHAMA (1975) son usage médicinal par les Aïnous qui le nomment Skiu-karush (champignon amer) ou Kiu-kurush, de kiu, le mélèze des Kouriles (Larix dahulica var. japonica), c'est-à-dire le champignon du mélèze. BRAUN (1968) le signale cependant encore dans un ouvrage destiné aux médecins et pharmaciens. Tandis que VOORHOEVE (1965) fait état de l'utilisation de Boletus laricis ( = Agaricum officinale) dans son traité pratique d'homéopathie.