Russula subnigricansHongo (1955) |
Fausse russule noircissante (ニセクロハツ) |
Basidiomycota / Agaricomycetes / Russulales / Russulaceae
Russula subnigricans Hongo (1955), Journal of Japanese botany, 30, p. 79 (Basionyme)
Douce
Faible/Nulle
7-9 x 6-7 µm, subglobuleuses à globuleuse-ovoïdes, ornées de fines verrues reliées en fin réseau.
Cheilo et pleurocystides 53-88 x 9,5-12,5 µm.
Mortel
IH1 581 ; Eyssartier et Roux p. 42 ;
Si les Européens n'ont pas couru grand danger jusqu'ici avec les russules, c'est aussi peut-être parce qu'elles sont dédaignées par les ramasseurs, surtout le sous-genre Compacta qui est le plus suspect sur le plan toxicologique.
Hélas, non seulement les russules mortelles existent bien, mais elles ont la chair douce! En 1954, le mycologue japonais Tsuguo Hongo, chargé d'enquête à la suite du décès d'une personne à Kyoto, retrouve des russules blanches dans les restes du repas. En 1958, deux nouveaux décès, dans des localités différentes près d'Osaka, permettent de préciser le lieu de récolte, et une russule ressemblant à Russula nigricans, est incriminée. La forme et la couleur sont très semblables, mais cette nouvelle espèce rougit sans jamais noircir à la coupe. Hongo la nommera Russula subnigricans, mais le russulologue Toshiho Ueda distingue aujourd'hui trois ou quatre "variétés" inédites dans le "complexe subnigricans".
Pour la première fois au monde une russule figure sur la liste des espèces mortelles. Toutefois, la rareté de ces espèces aidant, aucune intoxication n'a été signalée ensuite dans l'archipel jusqu'en 1993. On songe alors à d'éventuels pesticides, mais en 1992 les chimistes Takahashi et coll. isolent six éthers chloro-phényl (Russupheline A-F) dans le champignon et mettent en évidence leur toxicité sur la cellule. Puis à Taïwan en 1998, neuf personnes souffrent de nausées, vomissements et diarrhées avec agitation deux heures après avoir partagé une soupe aux russules. Deux d'entre elles présentent, en plus, une rhabdomyolyse et une insuffisance rénale sévère. Russula subnigricans est incriminée une fois de plus, mais cette fois avec une affection encore inconnue en mycotoxicologie: la nécrose des muscles striés ou rhabdomyolyse, qui fera encore parler d'elle peu de temps après avec les intoxications causes par le bidaou en France.
La dernière intoxication remonte à août 1995 à Toyohashi, qui fut fatale à un couple de mycophages sexagénaires.
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